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Equipe de la Ligue de Normandie de parapente Actualité des compétiteurs parapentistes normands

Une semaine au Championnat de France par le rookie Y. Kaliszczak

lereseaudepp

J'ai participé pour la première fois de ma vie à une compétition de parapente d'envergure internationale: les Championnats de France de parapente. La qualification a été un peu une
surprise. Je participe depuis peu à des compétitions et la météo de 2016 n'a permis qu'un nombre limité de manches de plaine. Néanmoins je me suis hissé à la troisième place dans cette« catégorie ». Même si mon classement permanent n'était point brillant mon inscription a été acceptée.
C'est avec une certaine appréhension que je suis arrivé à Laragne – Montéglin. Le site du
Chabre avec ses conditions toniques impose le respect. Côtoyer l'élite française dans une
compétition de haut niveau me faisait craindre de friser le ridicule. Ma saison 2017 n'était point
glorieuse sur le plan des résultats en compétition: une seule manche bouclée sur une petite dizaine...
Mais les copains étaient là en soutien. La délégation normande comptait quelques têtes bien
connues : H Hamard, D Chouraqui, J Anselmo et L Laval. L'accueil par le comité d'organisation
était à la hauteur de l’événement, avec un sympathique repas sur la place du village, un peu gâché par un vent du nord qui a bien refroidi la fin de soirée.

En raison de cette brise un peu soutenue notre première manche s'est déroulée dans la vallée de l'Ubaye sur le site de St Jean de Monclar.
Premier décollage, première grappe, ça va vite mais je suis dans le coup, finalement pas si ridicule. C'est avant le start que ça devient un peu inconfortable. Les bonnes places sont « encombrées », ça rentre de partout. Il faut avoir les yeux bien ouverts et soigner les trajectoires. Après le start, eh bien ils partent tous, deuxième barreau et tout schuss
vers la balise... Au début la masse d'air est bien matérialisée, les placements simplifiés mais la
différence de vitesse complique les choses assez rapidement. Le concurrent « sport » se retrouve dans une configuration plus solitaire. Après 3h de vol, je me pose en milieu de vallée, pas très loin du but, mais il manque deux balises. J'ai une trentaine de km au compteur, je ne suis pas dernier, ouf...

Une semaine au Championnat de France par le rookie Y. Kaliszczak

Le deuxième jour, la météo reste un peu capricieuse avec toujours un vent assez fort sur
Laragne. Donc nous retournons sur Monclar pour une deuxième manche dans la vallée mais avec un trajet un peu plus ouvert que la veille. Le stress du jour précédent est moins présent, les discussions autour du briefing sont plus claires. Maxime Bellemin accepte de faire un peu de coaching pour les volants sport des ligues de Normandie et Ile de france.

La grappe est moins concentrée que la veille ou bien je m'habitue déjà. En tout cas, j'arrive à bien me placer au start et rebelote, l’accélération des CCC laisse le commun des mortels un peu derrière, mais pas trop.  Un point bas après la deuxième balise -d'où je ressors avec un certain LL- amplifie le retard mais l'objectif principal étant de boucler je soigne les trajectoires et optimise les montées.

Cette fois-ci les aller-retours dans la vallée ne me mettront pas à terre. Après un dernier passage sur le Morgon, je suis en finesse du goal. Quand mon flymaster claque la dernière balise, c'est un éclat de joie immense. J'atterris dans les derniers au
but mais j'y suis après presque 4 heures en l'air !!!

Une semaine au Championnat de France par le rookie Y. Kaliszczak

La troisième manche nous permet finalement de voler au départ de la crête du Chabre. Les
conditions prévues sont généreuses. Une manche de 104 km est au menu: Un grand triangle entre Laragne, Charances et Aspres en passant par le fameux Pic de Bure.

Je n'ai jamais fait une telle distance en montagne. Le défi est important mais je pars confiant. Je volerai 5h30 ce jour là. 

Je pose à une quinzaine de km du but après une balade qui restera encore longtemps dans mes souvenirs: un vol riche en sensations avec toute une panoplie de situations allant du grattage de sapins au nuage à plus de 3300m.

Le lendemain changement de décor, un vent d'Ouest nous oriente vers le décollage d'Aspres
sur Buech. Les conditions sont un peu ventées au décollage ce qui nous vaut un joli spectacle avec des ailes et des pilotes un peu dans tous les sens. Les plafonds du jour sont généreux. On prend rapidement 3400 m sur site !!! Le cheminement est assez clair et rapide, le survol de Gap à plus de 3000 m est magnifique,l'arrivée sur le lac de Serre-Ponçon également.

Des surdéveloppements mettent un arrêt à la manche et nous posons à 40 pilotes près de Chorges. Les écarts sont plus restreints que les jours précédents;-)

Une semaine au Championnat de France par le rookie Y. Kaliszczak

La cinquième et dernière manche se fera au départ du Chabre. La convection se met en route
lentement. Le décollage est reporté d'une heure: parawaiting quand tu nous tiens. Les conditions sont plus difficiles, les thermiques hachés avec des cisaillements importants, les plafonds plus bas que les jours précédents.

La fatigue des journées de compétition successives commence à se faire sentir. Je chemine lentement et me fait poser par un cycle d'ombre étendue.

Le bilan de cette semaine plus que correct.
J'avais comme objectifs « sportifs »de ne pas finir dernier et de boucler au moins une manche. Je finis 82ème français sur 124 participants, ce qui me semble presque surréaliste.

Cette compétition s'est déroulé dans une très bonne ambiance, l'humeur au sol et dans la grappe était sereine même si on entendait des noms d'oiseaux par moment.  L'organisation nous a permis de voler sur de nombreux sites ce qui est assez rare dans les
compétitions traditionnelles: cela apporte une richesse additionnelle.

Le classement sport est rendu un peu compliqué avec l'arrivée de la Zeno dans cette classe. Les écarts de plané sont importants. Il y a ceux qui franchissent le cap des deux lignes et et il y a les autres,... mais comme on dit : « c'est le jeu ma pauv'e lucette ».

Quand je regarde un peu derrière, j'ai l'impression d'avoir franchi une grande étape dans ma
vie de parapentiste.

Il y a eu

  • le premier vol à Orcières en 2010
  • la première déclaration CFD à Aiguebelette en 2012
  • le premier 50 km en plaine à St Marc d'Ouilly 2014
  • et ce championnat où les choses se sont bien enchainées.

Cette progression je la trouve rapide. Elle est en grande partie liée aux à la
dynamique positive insufflée par les copains, les clubs locaux, et la ligue.

Le parapente est un sport « solitaire » mais qui se pratique en groupe, et boire une binouse après le vol reste une partie vitale de l'activité. Ce temps d'échange est primordial.

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